Elisa, en stage à l’Île de la Réunion

« Un voyage pour un nouveau départ »

À propos de moi

Je m’appelle Elisa, j’ai 22 ans et je suis étudiante en dernière année d’assistante sociale.

À propos de mon voyage

L’année dernière, je suis partie durant 3 mois et demi à Saint-Denis, à l’île de la Réunion, afin de réaliser mon stage de 3e année. J’ai eu envie de partir à l’étranger suite à un projet que j’ai réalisé en 2e année en collaboration avec l’université de Montréal. A travers ce dernier, j’ai eu l’occasion de découvrir le métier d’assistant social dans un pays culturellement différent, échanger avec des personnes étudiant et travaillant là-bas, mais aussi découvrir la culture même du Canada. Cette expérience a été très enrichissante pour moi et m’a confortée à l’idée de vouloir partir en mobilité pour mon stage de dernière année.

En quelques mots

J’ai effectué mon stage dans un établissement d’accueil mère-enfant. Dès mon arrivée, j’ai ressenti le choc culturel suite à la chaleur et au métissage de la population. J’étais excitée d’être arrivée et en même temps, un peu angoissée à l’idée d’être sur une si petite île au milieu de l’Océan Indien.

Au bout d’un mois, je me suis adaptée à ce nouvel environnement. J’ai rapidement commencé mon stage et cela m’a permis de trouver un rythme et d’en apprendre sur la culture et les habitudes des différentes ethnies vivant sur l’île (réunionnais, zoreils, zarabes, cafres, malbars, comoriens, mahorais, malgaches, tamouls, chinois) mais également sur la langue créole. J’ai également fais plusieurs rencontres : des belges et des français venus eux-aussi pour leurs études et des réunionnais. Avoir des contacts m’a facilité les visites et activités.

Je suis reconnaissante d’avoir eu l’opportunité de faire diverses activités : la visite des trois cirques, de la maison du coco, de kélonia, des tunnels de lave, mais aussi du snorkeling avec les dauphins, un baptême de plongée et du parapente. J’ai également eu la chance de participer aux festivités du Nouvel An Tamoul et de découvrir différents édifices religieux comme le Temple Guan Di, les Temples Tamoul Shri Maha Badra Karli et Narassingua Péroumal, ainsi que la Mosquée Atyaboul Massadjid.

A la fin de mon séjour, mon papa est venu me rejoindre pendant 2 semaines. Cela m’a permis de partager des souvenirs inoubliables avec lui, deux mois avant son décès.

Un pays rempli d'atouts

J’ai adoré le soleil, la chaleur, les paysages magnifiques, les activités en tout genre, la découverte de la nourriture créole, des nombreuses cultures et religions. Mon seul regret est de ne pas être partie plus longtemps, et d’ailleurs j’y retourne déjà cette année.

Les difficultés rencontrées une fois sur place

Le début du voyage a été remplie de péripéties : j’ai récupéré ma valise plusieurs jours après mon arrivée, mon logement était loin d’être propre et quel plaisir d’être allergique aux piqûres de moustiques… De plus, il faut aussi savoir que même si la Réunion est une terre de métissage où toutes les cultures sont acceptées, les gens n’apprécient pas vraiment les personnes venant de la métropole (qu’ils appellent les zoreilles). Cependant, j’étais tellement dans l’enthousiasme de visiter l’île, que ces difficultés ne m’ont pas atteintes longtemps.

Ensuite, mon stage ne s’est pas passé comme je l’attendais. Je l’ai effectué dans un service d’accueil mère-enfant. Dés mon arrivée, j’ai remarqué que certains collègues étaient très fermés à l’idée de travailler avec une « zoreille ». Ils parlaient souvent créole entre eux alors qu’ils savaient que je ne comprenais pas cette langue. Malgré mes demandes, je me suis retrouvée contrainte durant plus de la moitié de mon stage de rester en période d’observation active, durant laquelle j’ai fais un travail d’éducatrice spécialisée. Cette situation a été compliquée pour moi. Néanmoins, cela m’a permis de récolter des informations sur moi-même comme mon environnement de travail idéal et mes limites.

J’ai aussi très vite remarqué à mon arrivée que le harcèlement de rue était banalisé dans le quartier où j’habitais. Je me faisais régulièrement accoster, suivre et parfois même insulter dans la rue. Pour éviter ce genre de situation, j’ai pris l’habitude de ne pas me promener seule et de sortir le plus possible lorsqu’il faisait encore jour.

J’ai dû revoir mes habitudes alimentaires car les prix de certains produits sont très élevés sur l’île dû à leur importation. D’autre part, la nourriture qui m’était proposée en stage était trop pimentée pour moi. J’ai été plusieurs fois malade.

Comment ai-je financé mon voyage ?

J’ai reçu une bourse Erasmus et j’ai financé le reste de mon séjour grâce à mon job étudiant.

Mes conseils

  • Il est primordial de faire des recherches sur la destination grâce à des reportages, des sites internets, des témoignages de personnes vivant ou ayant été dans ce pays. Ceci permet de se préparer au mieux avant de partir (vêtements à emporter selon le climat, vaccins à effectuer, démarches administratives à réaliser pour pouvoir séjourner dans le pays et obtenir une aide financière,…) ;
  • Dans le cadre d’un stage, il est important de se renseigner sur l’institution dans laquelle on souhaite se rendre car certaines de nos pratiques professionnelles peuvent poser question pour des personnes ayant une autre culture ;
  • Il est bien plus simple d’avoir une voiture étant donné que tout est éloigné et que la plupart des bassins, des édifices religieux et des randonnées ne sont pas accessibles en bus ;
  • Il faut vivre l’instant présent ;
  • Une fois sur place, il faut aller à la rencontre des gens et faire attention de ne pas rester dans sa zone de confort en se rapprochant seulement de personnes venant du même pays que nous. Dans mon cas, la rencontre avec les locaux m’a permis de visiter des endroits peu connus aux voyageurs, mais aussi de partager des moments plus spécifiques comme les fêtes de famille.

Bref

Ce voyage a été un apprentissage de vie en matière de découverte de soi (autant dans ma vie privée que professionnelle) et des autres cultures. Quand on est loin de chez nous, tout ce qu’on vit est démultiplié et l’on se surpasse bien plus qu’en étant dans notre quotidien.

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