Sania, Cuba et féminisme

« Seul l’Inconnu épouvante les humains. Mais pour quiconque l’affronte, il n’est déjà plus l’Inconnu »

À propos de moi

Je m’appelle Sania et je suis une jeune femme de 18 ans passionnée par le voyage, la lecture, le yoga et les luttes sociales. J’écris des articles quand l’envie m’en prend et je rêve de devenir journaliste.

À propos de mon voyage

À la fin de ma rhéto (18 ans), je suis partie voyager à Cuba pour y étudier le féminisme.

En quelques mots

Un désir profond m’a toujours chuchoté à l’oreille que j’étais née pour parcourir le monde. J’ai toujours su qu’il y avait quelque chose en dehors de ma zone de confort, et que le jour où j’aurais assez de courage pour en sortir, je découvrirais beaucoup de choses sur moi-même, sur les autres et sur le monde. Après ma rhéto, j’ai décidé de prendre une année sabbatique. Pas parce que j’étais perdue, mais parce que mon envie de voyager était plus forte que celle de retourner sur les bancs de l’école (quoique, je suis actuellement professeure volontaire à Beyrouth !). Alors, lorsque j’ai pris connaissance de l’existence de la bourse Zellidja, qui permet de conjuguer son désir de voyage et une des thématiques qui nous tient à cœur, je n’ai pas hésité deux fois : je me suis dit que c’était la meilleure manière de commencer mon année d’aventures et je me suis envolée pour Cuba pour y étudier le féminisme, un sujet qui m’a toujours passionnée !

Grâce à l’appui de la bourse Zellidja qui avait gracieusement financé une grosse partie de mon voyage, j’ai pu plonger la tête la première dans le sujet que j’avais choisi d’étudier : celui du féminisme à Cuba ! Avant de partir, j’avais donc contacté de nombreuses femmes et organisations via Facebook et Whatsapp et m’étais préalablement renseignée sur le sujet pour préparer le terrain le mieux possible. Une fois arrivée, entre les interviews et autres visites, j’ai pu apprécier de belles rencontres et de beaux paysages. J’ai eu la chance de rencontrer une compatriote belge le premier jour de mon voyage et cette rencontre en a déclenché d’autres, ce qui a fait que jamais (ou presque) je n’ai été seule durant mon périple. L’expérience Zellidja est unique car elle permet d’avoir un fil conducteur pendant le voyage tout en laissant place à la spontanéité si belle des voyages en solo. Ainsi, mon voyage avait un but plus grand que simplement visiter le pays : je devais aussi revenir dans ma Belgique natale avec une meilleure compréhension du mode de vie à la cubaine et surtout, de la situation des femmes cubaines. J’ai visité 5 villes différentes, qui ont couvert l’île dans son intégralité d’Ouest en Est : La Havane, Vinales, Cienfuegos, Trinidad et Santiago de Cuba. Ma préférée a bien sûr été la mythique Havana, pour son Malecon et son ambiance si particulière. Aller à Cuba c’est comme prendre une machine à remonter le temps, direction les années 60 : le temps semble avoir été arrêté à cette époque. Je logeais dans des casas particulares, des sortes de maisons d’hôtes, ce qui fait que vous dormez dans une chambre privée à l’intérieur même d’une habitation cubaine !
Mon voyage à Cuba a duré un total de 4 semaines : les trois premières semaines, je me sentais très heureuse et j’avais le sentiment merveilleux d’être exactement où je devais être. Une semaine avant mon retour, je dois avouer que les difficultés qu’engendrent la vie à Cuba m’ont un peu assommée et que j’avais hâte de retrouver le confort de la vie à l’Occidentale.

Ce qui m’a surpris

Cuba est un pays très particulier, dont on ne peut saisir certains aspects sans y être allé. L’histoire du pays m’a fascinée, et certaines des avancées du régime castriste sont assez rares dans la région pour être soulignées : l’éducation et la santé y sont gratuits. Concernant mon sujet d’étude, à savoir le féminisme à Cuba, j’ai été agréablement surprise d’apprendre que Cuba possède le deuxième parlement le plus féminin du monde, après le Rwanda ou bien que l’avortement y avait été légalisé 25 ans avant la Belgique et qu’il y est gratuit !

Ce qui m’a déplu

La vie est dure pour les Cubain.e.s : des supermarchés vides, des files pour tout et n’importe quoi (faire deux heures de queue pour acheter une glace, vous avez déjà vu ça ailleurs ?) et un système de connexion à Internet très spécial, tout ça a contribué à me sortir de ma zone de confort de manière assez extrême. Le wifi : parlons-en ! Avant cet été, il était interdit aux Cubain.e.s d’avoir une connexion internet personnelle. Pour avoir du wifi, il faut donc se rendre dans un espace public (généralement des parcs ou des places), armé de son téléphone, de sa carte internet et de beaucoup de patience ! Cuba est donc le meilleur pays pour faire une petite cure de désintoxication des réseaux sociaux.

Se réadapter de retour en Belgique

Mes amies rencontrées sur place et moi avons eu un choc culturel inversé à notre retour : face à si peu de technologie et de modernité, revenir à Bruxelles était comme un retour à la civilisation. Voir des supermarchés remplis, avoir une connexion à Internet dans sa chambre… C’était dingue !

Un conseil ?

Lire beaucoup de témoignages et regarder beaucoup de vidéos ! Et surtout, ne pas écouter les peurs (rationnelles, certes) de l’entourage <3. Je conseille de tout cœur de faire appel à la Fondation Zellidja si comme moi vous avez entre 16 et 20 ans et êtes passionné par un sujet (ça peut être n’importe quoi) et aimez voyager !

Bref

Ce voyage m’a mis une gifle et à présent je suis beaucoup plus consciente de tous mes privilèges. J’ai un nouveau regard sur le monde qui m’entoure. Je suis revenue plus forte, moins craintive et plus indépendante.

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